Quel est le coût du portage salarial ?

SOMMAIRE

Julien est chef de projet à Lyon. Depuis 10 ans, il enchaîne les missions en tant que salarié dans de grandes entreprises, principalement en SSII puis en ESN. Attiré par la liberté qu’offre le travail indépendant, il envisage de quitter le salariat pour se lancer à son compte, et cela tombe bien car un ancien employeur l’a contacté sur LinkedIn pour lui proposer une mission longue de 18 mois. Entre la micro-entreprise, la SASU, l’EURL et le portage salarial, il s’interroge : combien cela va-t-il réellement lui coûter ? Il commence à se pencher sur le coût du portage salarial, pour savoir si ce modèle est compatible avec ses objectifs professionnels. Voyons de près combien pourrait coûter une transition de CDI à portage salarial pour Julien.

Le coût détaillé du portage salarial

Le portage salarial repose sur une relation tripartite entre le salarié porté, l’entreprise cliente et la société de portage. Le professionnel indépendant facture ses prestations via cette société, qui lui reverse un salaire après déduction des frais de portage salarial. Ces frais couvrent les services administratifs, juridiques et comptables proposés par la société de portage.

Contrairement à un travailleur indépendant classique, le salarié porté n’a pas à créer de structure juridique. Cette simplicité a un prix, généralement exprimé sous forme de pourcentage.

Les frais de portage

Les frais de gestion représentent le principal poste de coût en portage salarial. Ils varient selon les sociétés de portage, mais se situent généralement entre 5 % et 10 % du chiffre d’affaires facturé. Certaines entreprises proposent un taux dégressif en fonction du volume d’activité.

En plus ces frais, d’autres coûts peuvent être intégrés, comme des commissions sur frais professionnels, des options d’assurance complémentaires ou l’accès à des formations spécifiques. Il faut donc étudier précisément, au cas par cas, ce que comprend l’offre proposée.

Les charges sociales

Le coût du portage salarial inclut également le paiement des charges sociales. Le statut de salarié porté implique une affiliation au régime général de la Sécurité sociale. Cela garantit une protection sociale complète : assurance maladie, retraite, prévoyance, chômage.

En moyenne, les cotisations sociales représentent environ 45 % à 50 % du salaire brut. Ce taux est comparable à celui d’un salarié classique, mais supérieur à celui d’un micro-entrepreneur. Toutefois, la qualité de la couverture sociale est également plus élevée.

Pour se faire un avis précis, nous vous recommandons de passer par notre outil pour obtenir une simulation de portage salarial.

Bureau avec une calculatrice

Quelle différence avec les autres statuts ?

Pour évaluer le coût réel du portage salarial, le plus simple est de comparer avec d’autres statuts, et beaucoup de chef de projet s’intéressent au statut d’auto-entrepreneur. En micro-entreprise, les charges sociales sont certes moins élevées (environ 22 %), mais la protection est limitée, notamment pour la retraite ou en cas d’arrêt de travail. De plus, les plafonds de chiffre d’affaires peuvent être contraignants. Par exemple, le dépassement des seuils de TVA nécessite de solliciter un expert-comptable pour la collecte et la déclaration de TVA (CA-12), dès le premier mois de dépassement. De plus, cela implique également de devoir facturer sans TVA en début de mission, puis ajouter la TVA en cours de mission lors du dépassement de seuil : une situation qui peut vite devenir un casse-tête administratif avec son client.

Dans une SASU ou une EURL, les charges sont modulables selon la rémunération du dirigeant. Ces formes offrent plus de latitude, mais exigent une gestion comptable et fiscale plus lourde. Elles n’apportent pas nécessairement un gain net supérieur une fois tous les coûts intégrés.

Voici un tableau comparatif qui synthétise les différences entre portage salarial, l’EURL, la SASU et la micro-entreprise :

Critère Portage salarial EURL SASU Micro-entreprise
Création de structure Aucune Oui Oui Oui
Protection sociale Régime général (salarié) Régime TNS (moins protecteur) Régime général (assimilé salarié) Régime micro-social (limitée)
Accès au chômage Oui Non Oui (sous conditions) Non
Gestion administrative Faible Élevée Élevée Faible
Charges sociales (approx.) 45 à 50 % du brut 30 à 45 % du revenu 45 à 55 % du revenu 22 % du chiffre d’affaires
Frais de fonctionnement 5 à 10 % de la facturation Comptable, banque, autres charges Comptable, banque, autres charges Faibles (URSSAF, pas de comptabilité lourde)
Seuils de chiffre d’affaires Aucun Aucun Aucun Oui (77 700 € / 188 700 € selon l’activité)
Relation client Autonomie + contrat géré par la société de portage Autonomie totale Autonomie totale Autonomie totale

Comme on peut le voir, si Julien souhaite se décharger complètement de la partie administrative, tout en restant sur une solution aussi confortable que le salariat, notamment en matière d’accès au chômage, le portage salarial reste la meilleure option.

Comment optimiser le coût en portage salarial ?

Certains leviers permettent de maîtriser le coût du portage salarial. Il est possible de négocier le taux de gestion avec la société de portage, notamment en cas de missions longues ou récurrentes. Les frais professionnels (déplacements, matériel) peuvent être déduits sous conditions, ce qui augmente le revenu net.

Le choix de la société de portage est également déterminant. Il convient de comparer les offres non seulement sur le pourcentage prélevé, mais aussi sur les services associés : accompagnement, outils de gestion, réactivité des équipes, clarté des bulletins de paie.

« Le portage salarial c’est cher, mais… »

Le portage salarial permet de bénéficier de la sécurité du salariat tout en exerçant une activité indépendante. Ce cadre offre une stabilité souvent recherchée par les profils expérimentés comme Julien, qui souhaitent conserver une protection sociale solide sans renoncer à l’autonomie.

Le coût du portage est donc à analyser au regard des avantages obtenus : gain de temps administratif, gestion simplifiée, accès au chômage, retraite complète. Pour certains profils, notamment dans le secteur du conseil ou du numérique, ce modèle peut s’avérer plus rentable qu’il n’y paraît au premier abord.

Comme Julien, de nombreux professionnels se tournent vers le portage salarial après avoir analysé les différentes options. Si la question du coût est légitime, elle doit s’inscrire dans une réflexion plus large sur les priorités de chacun : liberté, sécurité, charge mentale et ambition de développement.